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Sénégal : une cyberattaque bloque le fisc et menace les finances publiques



Cette attaque a mis à nu la fragilité numérique de l’appareil d’État. Les agents des impôts ne peuvent plus accéder aux plateformes fiscales, paralysant l’ensemble de la chaîne administrative. Les recettes publiques, dépendantes du recouvrement des taxes et impôts, sont ainsi suspendues, entraînant mécaniquement un blocage des paiements et décaissements de l’État. « C’est tout le circuit financier du pays qui se retrouve figé », observe un fonctionnaire joint par téléphone. Pour accentuer la pression, les cybercriminels ont diffusé en ligne des fragments de données internes de la DGID, attestant de leur mainmise sur le système et faisant craindre des fuites sensibles concernant des milliers de contribuables.
Le Sénégal dans la ligne de mire des ransomwaresLe cas sénégalais s’inscrit dans une tendance mondiale où les administrations publiques deviennent la cible privilégiée de groupes criminels spécialisés dans les rançongiciels. Plusieurs États ont déjà subi des attaques similaires. En 2018, la ville d’Atlanta, aux États-Unis, avait vu ses services municipaux paralysés, des dossiers de police aux paiements en ligne. La municipalité avait refusé de céder et a dû engager près de 17 millions de dollars pour reconstruire son infrastructure numérique. Trois ans plus tard, en Irlande, le Health Service Executive (HSE) a dû suspendre ses systèmes informatiques hospitaliers à la suite d’un rançongiciel. Les rendez-vous médicaux avaient été annulés et les hôpitaux contraints de revenir aux dossiers papier. En 2022, le Costa Rica avait même déclaré l’état d’urgence après qu’une attaque du groupe Conti a bloqué les douanes et l’administration fiscale, provoquant des pertes économiques massives.
Face à une telle crise, le gouvernement sénégalais est confronté à un choix épineux : céder aux exigences des pirates au risque d’encourager d’autres attaques, ou refuser de payer au prix d’une reconstruction longue et coûteuse. Dans les deux cas, le rétablissement complet des systèmes prendra du temps, et les conséquences économiques pourraient s’avérer lourdes.
LSI AFRICA



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